Le 25 Juin 2011 : Collonges-sous-Salève se souvient de Manuel Azaña
Le 25 juin 2011, le village de Collonges-sous-Salève, en Haute-Savoie, a commémoré un moment oublié de son histoire en inaugurant une plaque rappelant le séjour qu'y fit en 1939 le président Manuel Azaña. Tout proche de Genève, ce fut son premier lieu d'exil en France dès qu'il eut quitté le sol espagnol, le 5 février 1939. Il y trouva refuge dans la grande maison de La Prasle, propriété de l'ethnologue africaniste Marcel Griaule, qu'avait occupée dès 1938 Cipriano de Rivas Cherif qui représentait alors l'Espagne à Genève et à la SDN. Il devait y résider jusqu'en novembre.
Au cours d'une cérémonie empreinte de chaleur et d'émotion, le maire de Collonges a inscrit l'accueil alors réservé à l'exilé dans une tradition d'hospitalité qu'il importe de prolonger de nos jours. Puis Luc Franzoni a évoqué les liens tissés à la SDN par son grand-père Marcel Griaule avec la République espagnole pour expliquer la mise à disposition de sa maison de La Prasle à Manuel Azaña et aux siens, ce qui l'exposa à des critiques en France et en Suisse dans un « climat délétère ». C'est pour en consacrer le souvenir que sa famille vient de remettre à la mairie de Collonges la table sur laquelle Manuel Azaña signa le 27 février 1939 sa lettre de démission de la présidence de la République. Le témoignage d'Enrique de Rivas – fils de Cipriano de Rivas Cherif, l'ami intime et le beau-frère d'Azaña –, qui ne pouvait être présent suite à un empêchement médical, lu par Eduardo Corredoira, évoquait ensuite ses souvenirs d'enfant à Collonges en cette année 1939. Enfin l'intervention de Claude Barbier, élargissant la perspective, faisait le point de ses recherches sur la participation des républicains espagnols au maquis des Glières.
L'association « Présence de Manuel Azaña » ne pouvait manquer de participer à cette manifestation, où elle avait été invitée par Luc Franzoni et par la société d'histoire locale La Salévienne, présidée par Claude Mégevand. Elle y a été représentée par Gérard Malgat et Jean-Pierre Amalric. Celui-ci a pris la parole pour évoquer la vie, l'œuvre et l'action de Manuel Azaña, en insistant sur quelques aspects essentiels : sa francophilie, son désir de rattraper le retard historique pris par l'Espagne, son intégrité d'homme d'État, et ses efforts constants pour refuser les violences déchaînées par la guerre civile et chercher en vain une voie pour rétablir la paix. Sa démission, qui lui fut reprochée dans son propre camp, lui a été dictée par la volonté de ne pas prolonger en vain un combat perdu.
Après cette évocation, Luc Franzoni et Jean-Pierre Amalric ont dévoilé la stèle, constituée d'un bloc de rocher du Salève, portant la plaque commémorative. Elle est située sur une place aménagée à l'emplacement même où se trouvait la maison de La Prasle, qui a disparu vers 1960 en vue d'un projet d'aménagement urbain. Collonges-sous-Salève devient ainsi un lieu de mémoire significatif de l'exil de Manuel Azaña, avec Le Pyla et Montauban, qui conserve ses restes.
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